
vecquerie - St Nazaire
concours 2009 - classé 2ème
Maître d’ouvrage
OPH Silène.
Programme - Surface
Concours de Conception / réalisation de 180
logements et des espaces publics
Paysagiste
Cyrille Marlin
Architectes
Lacaton & Vassal architectes + Savoie frères entreprise
Echanges écologiques.
Le terrain est un fragment d’un bassin versant d’un petit cours d’eau. Ce bassin versant boisé fait partie de la « trame verte et bleue » de l’agglomération de St-Nazaire et s’insert dans un chapelet de lieux à composantes plus ou moins naturelles. Il fait partie d’un réseau d’espaces naturels ou agricoles non encore définitivement urbanisés. Ceux-ci permettent aux habitants ou visiteurs de l’agglomération de traverser le territoire urbain dans des ambiances agréables. Par exemple, il est possible, de joindre l’étang de Joalland au sentier du littoral au niveau de la plage de Porcé en passant par une zone encore agricole, un fragment très urbain et le « vallon des ruisseaux » où se trouve le terrain à construire.

Cette superposition des qualités écologiques d’un réseau de lieux très favorables à la vie végétale et animale et des possibilités de « cheminements doux » à travers la ville est aujourd’hui considérée comme une grande qualité de la ville contemporaine à laquelle il faut porter attention dans tout nouveau projet d’aménagement. C’est ce que nous propo- sons de faire.

De quoi cette zone est-elle faite ? Quelles sont les formations végétales que l’on peut y trouver ? Une visite avec sensibilité naturaliste permet d’identifier quatre grandes zones végétales qui correspondent en réalité à quatre formes d’une même forêt : la forêt potentiellement présente à cet endroit.

Si l’on identifie et différencie les espaces végétaux de la zone du vallon de la Vecquerie, il est possible de faire un constat clair concernant le potentiel de dynamique végétale et de présence du vivant à cet endroit.
C’est dans la forêt N°2 (forêt spontanée) et N°3 (fruticée, stade préparatoire à la forêt spontanée) que l’on peut constater la plus grande richesse floristique et faunistique. Ces deux zones offrent le plus grand potentiel de qualité d’es- pace naturel dans la ville. Les deux autres (le parc et la forêt parcours sportif) tendent à réduire par un mode de gestion soit antinomique, soit réducteur, le potentiel de présence du vivant et la qualité du lieu.
Le constat est clair : le site devant accueillir l’éco-quartier se trouve en contact direct avec les deux premiers espaces qui présentent la plus grande qualité du point de vue du vivant. La forêt spontanée est au pied de la parcelle et la formation végétale stade préparatoire de cette forêt est sur la parcelle même.

Si l’on regarde la photographie aérienne de la zone du vallon de la Vecquerie, qui est plutôt récente, et si l’on compare avec ce qui existe aujourd’hui, on s’aperçoit rapidement et sans surprise que le sens du mouvement est plutôt celui d’une réduction progressive de la surface occupée par la forêt naturellement. Elle devient de plus en plus un fragment relique de la forêt qui potentiellement devrait occuper tout le vallon. Le bassin versant est progressivement colonisé par le haut par les diverses constructions récentes et leurs parkings. Les deux modes de gestion, celui du parc en amont et celui de la forêt sportive en aval, contribuent encore à ce cantonnement de la forêt spontanée à un petit es- pace relique. Cela contredit largement les discours contenus dans le PLU concernant la place de la nature dans la ville et l’idée même d’éco-quartier.
Une grande qualité est en train de disparaître. Au lieu de renforcer le réseau écologique urbain, chaque intervention semble continuer à l’affaiblir progressivement. Le nouvel éco-quartier participe de cette logique de réduction de l’espace propice à la forêt.

Notre première proposition est simple : inverser ce processus en fabriquant un quartier qui tiendrait compte de cette qualité, s’appuierait dessus pour fabriquer un cadre de vie agréable et induirait même son redéveloppement. En somme, fabriquer les conditions de possibilité pour que cette forêt occupe de nouveau une grande partie du vallon de la Vecquerie autour du ruisseau.
Une idée simple est contenue dans la notion d’éco-quartier, avant même de parler de normes constructives respectueuses de l’environnement, de fonctionnements efficaces et écologiques, de gabarits à faible consommation d’espace, de chantier propre, etc., c’est celle qui consiste à dire qu’il faut s’appuyer sur les qualités existantes d’un lieu pour déterminer des orientations d’aménagement.

L’image contemporaine de l’éco-quartier résultera donc de sa capacité à induire et permettre le redéploiement du vivant dans la ville d’aujourd’hui en se superposant avec lui plutôt qu’en le contraignant et en colonisant définitivement son espace.


